Perrine Le Querrec

De la guerre
Derrière la salle de bains, 2013 (réédition en 2015)

De la guerre appartient à un projet plus vaste, un recueil de poésie et d’archives (non publié) WARGLYPHES.

WARGLYPHES propose une écriture différente de la guerre, du concept de guerre.
150 images sélectionnées selon les postulats imposés aux premiers photographes de guerre : ne montrer ni cadavres, ni défaites, ni où, ni quand, retracent des siècles de conflits.
Je traque la forme de la guerre, sa forme mouvante, ses déplacements, je me heurte à ses tragiques répétitions, je parcours son atlas, j’écris son anthropologie.
Les images ricochent de forme en forme afin de provoquer une nouvelle lecture, de nouveaux concepts. Je dresse une histoire des formes, les formes de la guerre, et les « monte » à la manière du montage d’un film.
Dans la lignée de l’iconologue Aby Warburg et de son ouvrage majeur Mnémosyne, je tente d’échantillonner le chaos, le chaos universel de la guerre, de ses empreintes photographiées.
Toutes guerres, toutes époques, tous pays : notre œil se déplace de conflits en conflits, de continent en continent, reconnait et s’interroge, décrypte et doute : de quoi parlons-nous, dans quel recoin de notre mémoire collective le sacre de la guerre trouve-t-il son miroir ?
Des images où parfois rien n’indique l’horreur en jeu, ni menace, ni trouble. Des images que nous connaissons, reconnaissons. Parfois même des images telles des œuvres d’art.

Il s’agit, en somme, avec WARGLYPHES de créer des plans d’intelligibilité capables d’opérer certaines « coupes du chaos » pour constituer une sorte d’archéologie ou de « géologie culturelle » visant à rendre sensible l’immanence historique des images.
Les 150 images sont accompagnées de textes courts, descriptions cinglantes ou voix des détails.

De la guerre est l’un de ces textes.