Nous aurions pu parler de cette exposition dès son vernissage au sein du programme M, Nouvelles du monde renversé qui se terminera en mai au Palais de Tokyo.
Seulement voilà, les installations et sculptures de Michel Blazy sont très particulières.
Faisons ici une petite liste des matériaux utilisés :
Coton
Avocat
Papier alu
Croquettes pour chien et chat
Vermicelles de soja
Crème dessert au chocolat
Colle
Chaise
Bacon
Purée de pomme de terre, de carottes, de betteraves
Bain moussant....
On imagine aisément les évolutions que le temps produit sur ces ingrédients. L’exposition aujourd’hui n’a rien à voir avec celle visitée il y a deux mois.
Le temps est passé par là, il a poursuivi l’oeuvre entreprise par l’artiste, décollé la purée des murs, germiné les graines sur les mottes de terre, pourri les dômes d’épluchures, éparpillé les vermicelles du Pacman, invité des oiseaux à se goinfrer, réduit en coulures sinistres les formes conventionnelles (canapé, tapis) exécutées en crème dessert.
Michel Blazy travaille avec le vivant, il orchestre des mutations, observe les phénomènes de proliférations, de changements d’état, de dessiccations, de décrépitudes.
Pour le visiteur, l’oeuvre est en permanence nouvelle, empreinte d’instabilité, aléatoire et fragile (les gerbes de bain moussant que crachent inlassablement les poubelles en sont un exemple d’un esthétique inouï), mais aussi porteuse d’énergie, de la philosophie du vivant et de la mort, ouverte sur des mondes inconnus, renversants.
C’est une exposition dont on se donne des nouvelles. Alors si vous passez par là, dîtes moi ce que vous avez vu…
Nouvelles du monde renversé
Palais de Tokyo
du 1er février au 6 mai 2007