JENNY HOLZER

POÈMES EN DIODES

Profitons-en. Aujourd’hui, Jenny Holzer nous laisse jouer avec ses mots, ou plutôt les mots de Henri Cole, son ami et poète américain, sans alourdir notre plaisir rétinien par un message politique.
C’est Yvon Lambert qui l’accueille dans sa galerie de la rue Vieille-du-Temple et l’architecture même de la galerie - trois salles de très grandes dimensions - offre une respiration importante à l’œuvre, et une proximité rare pour le public.

Depuis la fin des années 1970, Jenny Holzer secoue et éveille nos consciences grâce à son écriture, à l’encre sur les affiches et les tee-shirts, au Xénon sur les façades et monuments, avec l’utilisation des « LED signs » (diodes électroluminescentes à défilement, employées ici) pour ses installations.
Ses messages luttent contre l’ignorance et la violence, leur mise en scène transperce nos résistances et impose leur vérité.

Pour cette deuxième exposition personnelle, Jenny Holzer nous fait un cadeau : les mots du poète Henri Cole, en trois installations, circulent d’un mur à l’autre, semblent s’extraire de la paroi de la galerie pour mieux s’y enfoncer de nouveau.
La lecture est assourdissante, enivrante : elle nous captive dans ses rets lumineux comme autant de lucioles affolées.
Dans l’absolu silence de la galerie, les phrases luminescentes de Jenny Holzer, en mouvement perpétuel, glissant, se croisant, se chevauchant, s’arc boutant, nous entraînent dans une course musicale éblouissante.

Jenny Holzer
à la Galerie Yvon Lambert
108, rue Vieille-du-Temple
75003 Paris
du 11 septembre au 23 octobre 2004