ANNETTE MESSAGER

LES MESSAGERS

Bienvenue chez Annette Messager, à la suite de ses multiples Messagers, pour un voyage au pays des merveilles et des terreurs.

Oscillant constamment entre deux pôles, l’œuvre d’Annette Messager appuie sur les ressorts de notre inconscient, effleure nos sentiments, enchante et désenchante.
Interrogeant en premier lieu la question de la création féminine et par là même celle de l’identité, l’artiste emprunte au domestique, à la routine, à l’intériorité pour fabriquer, année après année, une œuvre de l’extérieur et de l’universel.
Mes vœux, Mes trophées, Mes petites effigies, le moi qui est exposé à nos yeux, un moi de peluches, d’animaux empaillés, de tissu et de laine, de photographies et de dessins, de mécanismes sophistiqués intégrant le mouvement, provoque chez l’autre attraction et répulsion, tendresse et violence, une palette de dualités que l’on poursuit à travers les titres des œuvres, puis des associations libres que leur fréquentation provoque :
Gonflés / Dégonflés (2006)
Articulés / Désarticulés (2001-2002)
Dépendance / Indépendance (1995-1996)
Eux et Nous, nous et eux (2000)
Voilés / dévoilés
Cousus / décousus
Tricotés /détricotés
Photographiés/ taxidermisés
Animés / désanimés
Morts / vivants
Couverts / découverts
Mouvement / immobilité
Membrés / démembrés
Eparpillés / regroupés
Minuscules / gigantesques
Dedans / dehors
Le visiteur, au fur et à mesure de cette introspection/prospection, endosse le rôle d’Alice, croquant dans l’un ou l’autre des champignons offert à l’entrée de son domaine par Annette la Messagère. Visiteur réduit à une taille minuscule devant les installations gigantesques, visiteur maladroit et géant se faufilant entre les pièces de petite taille, moineaux empaillés, fragments épars du corps.
Comme Alice, il se dit que « si le monde n’a absolument aucun sens, qui nous empêche d’en inventer un ? »
Pas Annette Messager, c’est certain.